Un jour,
je reviendrai
Jean-Luc Lagarce / Sylvain Maurice
tarif réduit : 9 €
tarif solidaire : 6 € Théâtre Louis Guilloux 1h30 Mobilité réduite
Texte : Jean-luc Lagarce
Mise en scène : Sylvain Maurice
Avec : Vincent Dissez
Assistanat à la mise en scène : Béatrice Vincent
Scénographie : Sylvain Maurice en collaboration avec André Neri
Costumes : Marie La Rocca
Lumière : Rodolphe Martin
Son : Cyrille Lebourgeois
Régie générale : André Neri
Régie principal : Laurent Miché
Régie son : Cyrille Lebourgeois, Cédric Colin
Régie lumière : Sylvain Brunat, Fabien Vandroy
Jean-Luc Lagarce
Jean-Luc Lagarce est né le 14 février 1957 à Héricourt (Haute-Saône). Il passe son enfance à Valentigney (Doubs) où ses parents sont ouvriers aux usines Peugeot-cycles. En 1975, pour suivre des études de philosophie, il vient à Besançon où parallèlement il est élève au conservatoire de région d’art dramatique. Il fonde en 1977 avec d’autres élèves une compagnie théâtrale amateur, Le Théâtre de la Roulotte (en hommage à Jean Vilar), dans laquelle il assume le rôle de metteur en scène montant Beckett, Goldoni, mais aussi ses premiers textes. En 1979, sa pièce Carthage, encore est diffusée par France Culture dans le Nouveau répertoire dramatique dirigé par Lucien Attoun qui régulièrement enregistrera ses textes. En 1980, il obtient sa maîtrise de philosophie en rédigeant « Théâtre et Pouvoir en Occident ». Suite à sa rencontre avec Jacques Fornier, Le Théâtre de la Roulotte devient en 1981 une compagnie professionnelle où Jean- Luc Lagarce réalise une vingtaine de mises en scène, en alternant créations d’auteurs classiques, adaptations de textes non théâtraux et mises en scène de ses propres textes. En 1982, Voyage de Madame Knipper vers la Prusse orientale est mis en scène par Jean-Claude Fall au Petit Odéon, programmé par la Comédie-Française. Jean-Luc Lagarce verra seulement quatre de ses textes montés par d’autres metteurs en scène – après 1990, aucun ne le sera –, mais il ne se sentira pas un auteur « malheureux », il est un auteur reconnu et ses pièces sont accessibles, lues, voire mises en espace ou publiées. C’est en 1988 qu’il apprend sa séropositivité, mais les thèmes de la maladie et de la disparition sont déjà présents dans son oeuvre, notamment dans Vagues souvenirs de l’année de la peste (1982) et il refusera toujours l’étiquette « d’auteur du sida », affi rmant à l’instar de Patrice Chéreau que ce n’est pas un sujet. En 1990, il réside six mois à Berlin grâce à une bourse d’écriture ; c’est là qu’il écrit Juste la fi n du monde, le premier de ses textes à être refusé par tous les comités de lecture. Il arrête d’écrire pendant deux ans, se consacrant à la mise en scène, écrivant des adaptations et répondant à des commandes. Essentielle dans son oeuvre, il reprendra intégralement cette pièce dans son dernier texte, Le Pays lointain. Il décède en septembre 1995 au cours des répétitions de Lulu. Si son oeuvre littéraire est essentiellement composée de 25 pièces de théâtre, il a aussi écrit 3 récits (L’Apprentissage, Le Bain, Le Voyage à La Haye), un livret d’opéra (Quichotte), un scénario pour le cinéma (Retour à l’automne), quelques articles et éditoriaux (publiés sous le titre Du luxe et de l’impuissance) et a tenu durant toute sa vie de théâtre un journal composé de 23 cahiers. Depuis son décès, de nombreuses mises en scène de ses textes ont été réalisées et certaines ont connu un large succès public et critique. En France, il est actuellement l’auteur contemporain le plus joué. Il est traduit dans de nombreux pays et certaines pièces, comme J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne, ou Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne, le sont en douze langues.
Sylvain Maurice
Ancien élève de l’École de Chaillot, Sylvain Maurice fonde en 1992 la compagnie L’Ultime & Co, puis dirige le Nouveau Théâtre–CDN de Besançon et de Franche-Comté de 2003 à 2011. Depuis janvier 2013, il est directeur du Théâtre de Sartrouville- CDN. Parmi une trentaine de mises en scène, on note De l’aube à minuit (1994) et Kanzlist Krehler (2002, Berlin) de Georg Kaiser, Un fi ls de notre temps (1995) d’Horváth, Thyeste ( 1999) et OEdipe ( 2004) de Sénèque, L’Apprentissage ( 2005) de Jean-Luc Lagarce, Les Sorcières (2007) de Roald Dahl, Peer Gynt (2008) puis Les Nouvelles Aventures de Peer Gynt (2016) d’Henrik Ibsen, Richard III (2009) de William Shakespeare. Son théâtre s’oriente sur les relations entre les disciplines artistiques : marionnette, arts visuels, musique... Il adapte et met en scène La Chute de la Maison Usher (2010) d’après Edgar Allan Poe, Dealing with Clair/Claire en affaires (2011) de Martin Crimp, et Métamorphose (2013) d’après Franz Kafka. En 2014, il se consacre à un cycle Marguerite Duras avec La Pluie d’été (pièce pour 6 acteurs) et Histoire d’Ernesto (forme pour 7 marionnettistes). En 2015, il adapte le roman de Maylis de Kerangal et crée Réparer les vivants. Il réalise en 2017, à l’initiative de L’Arcal, Désarmés (Cantique) d’après Sébastien Joanniez, musique Alexandros Markeas, un opéra de notre temps qui réunit dans un projet participatif artistes professionnels et adolescents amateurs. Il signe en novembre 2017 l’adaptation et la mise en scène de La 7e Fonction du langage d’après le roman de Laurent Binet, ainsi que la mise en scène de Bibi, librement inspiré de Charles Pennequin, avec la compagnie de l’Oiseau-Mouche. En 2018, il crée Ma cuisine, spectacle associant théâtre d’objets, vidéo, musique… et recettes maison. Il signe le livret et la mise en scène de L’Enfant Inouï, spectacle musical de l’Ensemble TM+, composé par Laurent Cuniot pour l’automne 2019, et adapte Penthésilée d’après Heinrich von Kleist, création du CDN de Sartrouville en mars 2020.
L’Apprentissage et Le Voyage à La Haye sont publiés aux Solitaires Intempestifs
Crédit photo : Christophe Raynaud de Lage
« Vincent Dissez illumine Jean-Luc Lagarce et inversement. Magnifique. » Mediapart
« Une leçon de vie, de mort, et de théâtre. » Télérama
« Vincent Dissez est un funambule de haut vol. » La Terrasse
« Sylvain Maurice signe ici une perfection de théâtre qui touchera les adolescents comme leurs aînés. C’est très beau. » Le Journal d’Armelle Héliot
Sublimes aurevoirs
Considéré comme l’un des auteurs contemporains les plus joués en France, Jean-Luc Lagarce a, depuis sa mort en 1995, accédé à la postérité : adapté au cinéma, son théâtre est aussi entré au répertoire de la Comédie-Française.
Sylvain Maurice en réunit ici deux textes courts. L’Apprentissage fait une description ciselée du retour à la vie d’un homme qui s’est cru mort. Dans un évident rapprochement, le metteur en scène lie ce récit au Voyage à La Haye, témoignage émouvant et ironique en forme d’ultime tour de piste de l’artiste. Rencontres, représentations, fêtes… les dernières s’enchaînent.
Précises et précieuses, ces deux partitions trouvent dans le corps et la voix de l’acteur Vincent Dissez leur accord absolu. Éblouissant bien qu’immobile, sur le fil, il restitue la musicalité, les boucles elliptiques de Lagarce, son plaisir gourmand du mot juste, tout en distillant l’humour ravageur de ceux qui n’ont plus rien à perdre.