La Tendresse
Julie Berès
tarif réduit : 12 €
tarif solidaire : 6 € Théâtre Louis Guilloux 1h30 Mobilité réduite
Conception et mise en scène : Julie Berès
Écriture et dramaturgie : Kevin Keiss, Julie Berès et Lisa Guez, avec la collaboration d’Alice Zeniter
Avec Bboy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Naso Fariborzi, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki
Chorégraphie : Jessica Noita
Accompagnatrice de tournée : Alice Gozlan et Béatrice Chéramy
Création lumière : Kélig Le Bars assisté par Mathilde Domarle
Création son : Colombine Jacquemont
Assistant à la composition : Martin Leterme
Scénographie : Goury
Création costumes : Caroline Tavernier et Marjolaine Mansot
Régie générale : Quentin Maudet
Régie Son : Haldan de Vulpillières
Régie plateau : Dylan Plainchamp
Régie de tournée : Loris Lallouette
Régie Plateau tournée : Amina Rezig et Florian Martinet
Remerciements à Florent Barbera, Karim Bel Kacem, Johanny Bert, Victor Chouteau, Mehdi Djaadi, Elsa Dourdet, Emile Fofana et Nicolas Richard pour leurs précieuses collaborations.
Le décor a été construit par l’Atelier du Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique-Nantes
Julie Berès
Dans le paysage théâtral français, Julie Berès a la caractéristique de traduire sur scène les contours d’un « espace mental », loin de toute forme de naturalisme, et de concevoir chaque spectacle comme un « voyage onirique » où se mêlent éléments de réalité (qui peuvent être apportés par des textes, ainsi que par une collecte de témoignages) et imaginaire poétique. Les images scéniques qui résultent d’une écriture de plateau polyphonique (textes, sons et musiques, vidéo, scénographies transformables) construisent un canevas dramaturgique, qu’il serait trop réducteur de qualifier de théâtre visuel. La notion de « théâtre suggestif » parait plus juste : il s’agit en effet de mettre en jeu la perception du spectateur, en créant un environnement propice à la rêverie (parfois amusée) autant qu’à la réflexion.
Née en 1972, Julie Berès passe la plupart de son enfance en Afrique. Lorsqu’elle arrive en France, à 18 ans, c’est avec l’intention d’y poursuivre des études de philosophie. Mais le Festival d’Avignon, où ses parents l’amenaient chaque été, et la rencontre avec Ariane Mnouchkine, lors d’un stage de masques au Théâtre du Soleil, en décident autrement. En 1997 elle intègre le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
Avec Poudre ! (2001) Elle fonde sa propre compagnie, Les Cambrioleurs. Dès ce premier spectacle, le ton est donné dans une mise en scène qui, comme l’écrit alors Libération, « mêle le féerique et le burlesque. » Suivent, dans une veine assez proche où les souvenirs absents ou défaillants composent les méandres d’un espace mental fantasmé, Ou le lapin me tuera (2003) et E muet (2004), ainsi que la réalisation collective, avec quatre autres metteurs en scène, de Grand-mère quéquette (2004), adaptation théâtrale d’un roman de Christian Prigent.
Le goût d’une « dramaturgie plurielle », où interfèrent textes, scénographie, création sonore et vidéo, s’affirme plus nettement avec On n’est pas seul dans sa peau, créé en 2006. Avec ce spectacle, qui aborde la question sensible du vieillissement et de la perte de mémoire, Julie Berès inaugure en outre une méthode de travail qu’elle qualifie « d’immersion documentaire » : avec une scénariste, Elsa Dourdet, et un vidéaste, Christian Archambeau, elle partage pendant quelque temps le quotidien de personnes âgées vivant en maison de retraite, et multiplie des entretiens préparatoires avec des médecins, gérontologues, sociologues, etc. Ce principe d’immersion documentaire sera renouvelé en 2008 pour la création de Sous les visages, autour des pathologies liées à l’addiction, et en 2010, avec Notre besoin de consolation, qui évoque les enjeux contemporains de la bioéthique. A l’horizon de Soleil Blanc (création 2018), il s’agit encore, à partir des craintes planétaires liées au réchauffement climatique, d’interroger des enfants de 4 à 7 ans sur notre rapport à la nature, et par des questions simples et métaphysiques, de parler d’écologie loin de tout catastrophisme.
Parallèlement, Julie Berès a développé une écriture scénique qui s’affranchit du réalisme, et restitue toute la part d’inconscient, de rêve, de fantasmes, qui hante nos vies. En 2015, avec Petit Eyolf, spectacle qui part pour la première fois d’un texte existant, elle parvient à faire ressortir l’inquiétante étrangeté du conte qui fut à la source du drame d’Henrik Ibsen.
Si elle assume pleinement les options de mise en scène et de direction d’acteurs, Julie Berès revendique une « pratique collégiale » dans l’élaboration des spectacles. Suivant les cas, y concourent scénaristes, dramaturges, auteurs (comme pour la création de Soleil Blanc, ou pour Désobéir écrit avec Kevin Keiss et Alice Zeniter) et traducteurs (la romancière Alice Zeniter pour Petit Eyolf ), chorégraphes, mais aussi scénographes, créateurs son et vidéo, n’hésitant pas à irriguer l’écritur théâtrale d’accents de jeu venus de la danse ou des arts du cirque, tout autant que des ressources offertes par les nouvelles technologies.
Enfin, parallèlement au travail de sa compagnie, Julie Berès a fait en 2016 une première incursion dans le domaine de l’opéra, avec un Orfeo créé pour les jeunes talents lyriques de l’Académie de l’Opéra de Paris ; et elle a dirigé les étudiants en fin de cursus de l’ENSATT, dans une adaptation de Yvonne princesse de Bourgogne, de Witold Gombrowicz.
Compagnie Les Cambrioleurs
Désireuse d’expérimenter une forme originale d’écriture scénique, Julie Berès propose à des interprètes, à des vidéastes, des plasticiens, circassiens, marionnettistes et musiciens de participer à un atelier commun. Ariel Goldenberg, alors directeur du Théâtre National de Chaillot fait une halte afin de découvrir ce travail en cours. Conquis, il décide de programmer Poudre ! premier spectacle de la compagnie. Le Théâtre de la Manufacture-Centre Dramatique National de Nancy, dirigé par Charles Tordjman, et la Grande Halle de La Villette se joignent à la production. Poudre ! va permettre de sceller un partenariat fidèle et précieux pour la compagnie, qui facilitera en 2003 et 2004 les créations de Ou le lapin me tuera (à la Biennale Internationale de la Marionnette) et de E muet.
En 2005, Alain Mollot et Alexandre Krief, co-directeurs du Théâtre Romain Rolland de Villejuif, accueillent Julie Berès comme « artiste en compagnonnage ». En octobre 2006, la création de On n’est pas seul dans sa peau a lieu à l’Espace des Arts-Scène Nationale de Chalon-sur-Saône, qui propose d’en assumer la production déléguée. En 2007, Julie Berès est invitée à devenir « artiste associée » au Quartz-Scène Nationale de Brest, où seront créés en 2008 et 2010 Sous les visages et Notre besoin de consolation (en production déléguée avec l’Espace des Arts).
C’est à ce moment que Les Cambrioleurs s’implante à Brest. Cette association et la structuration administrative de la compagnie permettent de développer sur le territoire breton tout un éventail d’actions artistiques et pédagogiques en milieu scolaire et universitaire, auprès d’adultes amateurs ou à destination de populations exclues ; tout en créant des synergies avec les milieux de la recherche, de l’éducation et de l’action sociale.
Les discussions engagées avec les partenaires institutionnels aboutissent au conventionnement de Les Cambrioleurs par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, en 2008. En 2011, la Région Bretagne conventionne également la compagnie et la Mairie de Brest à partir de 2014. Par ailleurs, ses projets seront soutenus par le Conseil Général du Finistère. Cet engagement des collectivités permet la mise en place d’une structuration pérenne pour la compagnie qui se poursuit aujourd’hui encore.
Entre 2008 et aujourd’hui, les spectacles de la compagnie Les Cambrioleurs rencontrent une diffusion en constante progression. Après Sous les visages et Notre besoin de consolation, présentés au Théâtre de la Ville (Abbesses), Julie Berès crée en 2010 Lendemains de fête à la MC2 de Grenoble (producteur délégué du spectacle). Entre 2013 et 2015, elle est artiste associée à la Comédie de Caen-CDN de Normandie où est créé Petit Eyolf.
La compagnie est soutenue depuis 2016 par le Ministère de la Culture et de la Communication au titre de l’aide à l’indépendance artistique. Cette même année, Julie Berès et son équipe reçoivent une invitation de l’Opéra National de Paris à mettre en scène Orfeo de Monteverdi avec des jeunes talents lyriques et les Cris de Paris, à l’Opéra Bastille. En 2017 et sur l’invitation de Marie-José Malis, elle créé la pièce d’actualité Désobéir à La Commune-Centre Dramatique National d’Aubervilliers, puis, Soleil Blanc, voit le jour en 2018 au Grand R, Scène Nationale de la Roche-sur-Yon.
Les Cambrioleurs est un pôle de création à géométrie variable, au sein duquel convergent des artistes divers, qui viennent associer leurs techniques et langages respectifs. L’atelier initial, qui fut à l’origine de la compagnie en 2001, s’est affiné, diversifié et enrichi. Mais c’est ce même esprit de recherche et de croisement des formes, qui continue d’animer les mises en scène de Julie Berès.
Coproductions et soutiens : La Grande Halle de la Villette, Paris • La Comédie de Reims, CDN • Le Grand T, Nantes • Les Tréteaux de France, CDN d’Aubervilliers • Nouveau Théâtre de Montreuil, CDN • Théâtre Dijon-Bourgogne • Théâtre de la Cité, CDN de Toulouse-Occitanie • Scène nationale Chateauvallon-Liberté • Théâtre de Bourg-en-Bresse, Scène conventionnée • Le Quartz, Scène nationale de Brest • Théâtre L’Aire Libre, Rennes • Le Canal, Scène conventionnée, Redon • Le Strapontin, Pont- Scorff • TRIO...S, Inzinzac-Lochrist • La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc • Scènes du Golfe, Théâtres de Vannes et d’Arradon • Espace 1789, St-Ouen • Points Communs, Scène nationale de Cergy-Pontoise • Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône • Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national et de l’ENSATT.
Avec le soutien du Fonds d’insertion de l’éstba financé par la Région Nouvelle-Aquitaine.
La Compagnie les Cambrioleurs est conventionnée par le Ministère de la Culture / DRAC Bretagne, par la Région Bretagne et par la Ville de Brest et est soutenue pour ses projets par le Conseil Départemental du Finistère.
Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre Dijon-Bourgogne, dirigé par Maëlle Poésy
Photos : Axelle de Russé
Pour un monde meilleur, ensemble
Faire partie du groupe des hommes aujourd’hui, en être exclu ou s’en désolidariser : voilà les choix qui s’offrent aux garçons réunis pour La Tendresse. Les certitudes de leurs pères ont vacillé ; eux-mêmes se reconnaissent très peu dans les schémas ancestraux. Ils ont l’âge des premières fois, l’énergie tonitruante de la jeunesse et les pleins pouvoirs sur leur corps. Par la parole ou la danse, ils interrogent leur identité et les contours de leur relation aux autres en général, aux femmes en particulier.
Élaboré à partir d’entretiens menés auprès de jeunes hommes, le texte de Kevin Keiss retranscrit avec truculence leur parole incisive et leurs réparties qui font mouche. La mise en scène de Julie Berès joue avec nos préjugés, brouille les pistes, surprend et attendrit. Une exploration joyeuse et revigorante du masculin.
Une rencontre avec trois des interprètes du spectacle : Djamil Mohamed, Alexandre Liberati, Natan Bouzy sera proposé le mercredi 2 mars à 15h. Les thématiques du spectacle (en particulier le genre dans toute sa pluralité) seront abordées. Durée : 1 heure. Entrée libre.