TOP 2 des tips d’Alex Broutard pour bien débuter au théâtre (Feat. François Bégaudeau)
Mardi 14, Anne-Laure, Alex et moi écourtons une réunion 360degrés pour prendre une nouvelle fois la route direction Merdrignac. Aujourd’hui, la longue boucle de La Devise sera bouclée : François Bégaudeau, auteur de la pièce, a fait le déplacement jusqu’au Lycée du Mené pour assister à l’ultime représentation des élèves.
Encore une fois, nous arrivons pour l’heure du déjeuner. Nous mangeons avec les enseignants et François Bégaudeau, puis direction la « salle télé » où sera jouée la pièce.
Mis à part quelques modifications de dernière minute (dues à un élève en JAPD qu’il faut remplacer au pied levé), les comédiens jouent la pièce comme ils l’ont travaillée tout au long de l’année avec Paule et Séverine.
Après la représentation vient l’heure des questions et commentaires. La parole est d’abord donnée à François Bégaudeau : les élèves, les profs, les voltigeuses, le public, tout le monde attend l’avis de l’auteur avec un mélange de hâte et d’appréhension. Le verdict tombe alors : « Après 5 minutes de rejet narcissique, car un auteur n’aime jamais qu’on triture son texte dans tous les sens, j’ai aimé ! ». Soupires de soulagement et sourires discrets. Il a aussi beaucoup aimé la fin chorale, « c’était une vraie jubilation théâtrale », il aurait pu rester scotché devant pendant 10-15 minutes de plus. Petit bémol cependant sur l’aspect humoristique de sa pièce qu’il a trouvé sous-joué, mais tempère en expliquant que la comédie est un genre difficile à maîtriser car les comédiens doivent avoir une « compréhension intime de ce qu’ils veulent dire ».
Vient alors le tour d’Alex, directeur de La Passerelle, de donner son avis. Il n’a pas été perturbé par l’ordre des scènes, et a aimé voir 30 comédiens dans la même pièce, chose qu’il n’a pas l’habitude de voir dans un théâtre du fait du coût que cela peut engendrer avec des comédiens pro. Frustration outrepassée donc. Il continue avec quelques conseils pour les apprentis comédiens de tous horizons.
J’en profite donc pour lancer un nouveau concept (très prometteur) qui j’en suis sûr permettra au site de La Passerelle d’arriver dans le top des recherches Google, de squatter la première place des worldwide trend topics de Twitter pendant des semaines durant et d’être partagé sur tous les comptes Facebook, créant ainsi une nouvelle success story de l’Internet qui sera enseigné dans les écoles de com’ de tous pays.
Voici donc le tant convoité
TOP 2 des tips d’Alex Broutard pour bien débuter au théâtre – Feat. François Bégaudeau
(Très prometteur hein ? Je vous l’accorde.)
N.1 Apprendre son texte
Il n’est jamais aisé d’apprendre par cœur de longues tirades à la Antigone ou Cyrano de Bergerac. Le conseil d’Alex est donc d’oublier son texte 3 fois : l’apprendre une fois, le laisser reposer dans un coin de sa tête puis l’oublier, le réapprendre une seconde fois puis l’oublier, pour enfin l’apprendre une troisième et dernière fois et ainsi se l’approprier totalement.
N.2 Être détendu(e) sur scène
Le stresse, le trac, vous connaissez ? Vous en êtes sujet à chacune de vos répétitions ? Pour être détendu sur scène, Alex reporte les conseils qu’on lui donna dans sa prime jeunesse de comédien : finir mentalement toutes ses répliques par « gros con ».
Essayons avec quelques exemple concrets :
« Enfin, je t’aime autant que je peux, et si tu n’es pas content de ça, tu n’as qu’à en aimer un autre » — gros con
Charlotte – Dom Juan – Molière
« Juliette – Je ne me sens pas bien, madame.
Lady Capulet – Toujours à pleurer la mort de votre cousin ? Prétends-tu donc le laver de la poussière funèbre avec tes larmes ? Quand tu y parviendrais, tu ne pourrais pas le faire revivre. Cesse donc : un chagrin raisonnable prouve l’affection ; mais un chagrin excessif prouve toujours un manque de sagesse
Juliette – Laissez-moi pleurer encore une perte aussi sensible »— grosse conne
Juliette – Roméo et Juliette – William Shakespeare
Résultat : ça fonctionne ! Ca fonctionne avec les garçons, avec les filles, et ça fonctionne même dans la vie de tous les jours !
Ce fut donc une magnifique journée.