AUTRE AURORE

Francis Plisson

Forum 1 heure
Distribution

conception, chorégraphie et danse :Francis Plisson
texte et danse : Karin Romer
interactions musicales et sonores : Sébastien Rouiller
plasticien : Jérémie Bruand

Biographie
Cie Marouchka
Karin ROMER, comédienne Après une formation musicale et de danse classique, des études de Musicologie et de Philosophie à Paris IV, elle choisit le théâtre et se forme auprès de Tania Balachova, Jacques Baillon et Jean-Paul Roussillon et à l’Institut d’Etudes théâtrales à Paris III. Elle a participé à la création de nombreux textes écrits et mis en scène par Jacques Guimet. En 1997, elle rejoint l'équipe permanente du Centre dramatique régional de Tours dirigé par Gilles Bouillon. Au CDRT, elle propose des «lectures performatives». L’an dernier, à l'invitation du Printemps de poètes, elle réalise avec Thomas Lebrun, actuel directeur du CCNT, une performance au Musée des Beaux- Arts de Tours à partir du Funambule de Jean Genet. Elle vient de jouer en solitaire un nouveau texte de Jacques Guimet au Musée Goya de Castres. Sébastien ROUILLER, musicien Artiste protéiforme et autodidacte motivé par la notion de création, la conception réflexion et l'adaptation thématique, ce musicien-compositeur-performeur travaille souvent sur plusieurs projets à la fois via des dispositifs uniques. De 1998 à 2008, il dirige des ensembles de jazz et de musiques improvisées, écrit et produit de la musique dans des contextes variés : théâtre, spectacle vivant, danse, spectacle de rue, musique d’image & de texte... Depuis 2009, il se forme à l'IRCAM en traitement du son, interaction en temps réel et en composition assisté par ordinateur. Depuis 2010, il se consacre à la création et la réalisation de contenus sonores, la programmation informatique, la composition et l'interprétation musicale pour la scène. Francis PLISSON, chorégraphe et danseur Fort d’une double formation musicale et chorégraphique, Francis Plisson crée la compagnie Marouchka en 1997. C’est naturellement que sa recherche s’oriente dès le début dans ce double langage. Il développe le long de son parcours un langage singulier entre nuance et tempo, écriture en formes ouvertes, où le corps interface entre l’imaginaire et le réel devient le lieu de tous les signes. Jérémie BRUAND, plasticien Membre du collectif tourangeau Média Tomé, Jérémie Bruand est un jeune artiste plasticien aux pratiques investigatrices, faites d’explorations du réel via des outils ou supports techniques inventifs, ludiques, de sa fabrication ou de récupération. S’ajoute à cela une sensibilité très forte sur l’essence du vivant, ou simplement de ce qui est présent là, autour de lui. Une partie de ses travaux met l’accent sur la caractéristique du sensible, avec des œuvres picturales intimistes utilisant essentiellement l’encre sur divers supports. Il joue également avec le recyclage des déchets industriels, qu’il traite et transforme en œuvres d’art à part entière.
Bar ouvert
Le bar est ouvert chaque soir de représentation à partir de 18h30, pendant les entractes et après les représentations : restauration légère et boissons vous y sont proposées.

Les tiges de fer promènent leurs pinceaux dans les rondes de charbons. Suspendues. En rotation. Elles tracent les lignes discontinues de leurs balanciers en ellipse. Un équilibre en mouvement. Elles envahissent par leur dessin.
Contraignent les trajectoires. Mène le corps sur des chemins à tracer par lui-même. Un corps qui observe. Qui prend le temps d’un point de départ sur une pensée fragmentée. Celle d’un autre. Pas n’importe laquelle. Celle de Nietzsche.
Puis il agit. S’affaire. Danse les chemins frayés au son des machines. Il avance, s’efforce, échoue, recule, tombe, revient. Déterminé. Acharné. Harassé. Il danse des passages frayés. Des passages frayés entre les mots. Entre les sons. Entre les rondes de charbon. Il creuse dans l’obscurité de son dessein aveugle. Guidé d’une voix. Une voix de la pensée. Une voix de la pensée de Nietzsche.
Nietzsche est la voix d’une femme dans une machine incontournable. Dans une répétition incontournable. La voix s’efface. Le corps s’arrête. Le son rend la présence de la machine. Plus forte. Là. Au dessus. Partout.
Omniprésente. L’oreille est submergée. Et il s’atténue. Se fond. S’intègre. Accompagne pour voir disparaître. Laisser place aux mots. A l’esprit. A ses transcriptions. A ses inscriptions. La voix fait empreinte. La voix fait corps.
Elle résonne en acte. Cueille l’attention indisciplinée jusqu’à ce qu’il échoue. Las. Là. Au cœur d’un cercle de charbon qu’il aurait creusé. Sûrement. Seule la trace de la chute témoigne de l’action. Seule la trace de sa chute reste là, immobile. Seule la trace reste au centre. Et comme seul son, les pinceaux qui dessinent le charbon.
Sans cesse. La voix de Nietzsche revient au cœur. Elle tourne sur elle-même dans une fin que ne serait que le début. Elle tourne sur elle même et y dépose son silence. Ecrit. En mouvement.

Julie Vérin.

 

mercredi 29 mars 19:00